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Tempête dans l'Himalaya. au moins 25 morts, plus de 150 rescapés

Les secours ont ramené mardi 154 rescapés sains et sauf mais le bilan des morts pourrait s'alourdir.

Le Monde | 16.10.2014 à 07h49 • Mis Ă  jour le 17.10.2014 à 13h09

La tempête de neige qui s'est abattue mardi sur le versant népalais de l'Himalaya, a tué au moins 29 touristes étrangers et guides népalais, d'après un bilan qui demeure flou, tous les corps n'ayant pas été retrouvés. Les recherches qui ont repris jeudi 16 octobre à la faveur d'une météo plus favorable ont permis de secourir plus de 200 personnes.

Les 29 personnes retrouvées mortes dans la tempête suivaient le tour des Annapurnas, un parcours très populaire de l'Himalaya. Les corps de sept Népalais, trois Israéliens, trois Polonais, un Vietnamien et un Slovaque ont été récupérés, tandis que les corps de quatre Canadiens et trois Indiens restent ensevelis sous la neige. a expliqué Keshav Pandey, le vice-président de l'Association des agences de trekking du Népal. corrigeant une précédente déclaration affirmant qu'un Allemand figurait parmi les victimes. La nationalité des autres morts reste inconnue.

Les secours craignent également la mort de deux alpinistes slovaques et trois guides népalais pris dans une avalanche sur leur camp de base au pied du mont Dhaulagiri (8 167 mètres). « Nous avons envoyé des hélicoptères pour tenter de les retrouver. mais nous n'avons aucun signe d'eux, nous supposons qu'ils sont morts ». a déclaré Ganesh Rai, le policier qui coordonne les recherches.

Quelque 168 étrangers s'étaient enregistrés pour des trekkings dans l'Himalaya ces jours-ci, mais les autorités n'excluent pas que des Népalais – qui n'ont pas obligation de s'enregistrer – aient aussi été pris par le mauvais temps.

Les secours ont largement progressé jeudi. alors qu'une centaine de personne restaient disparues au matin – avec lesquelles les secours peinaient à entrer en contact téléphonique en raison d'une quasi-absence de réseau – « 154 rescapés, dont 76 étrangers » ont été « ramenés sains et sauf » dans la journée, a indiqué Ganesh Rai.

Vint-six trekkeurs et guides – dont 22 étrangers – avaient trouvé refuge dans un gîte à Thorong High Camp, à 4 800 mètres d'altitude.

Pour faciliter les recherches, la police a fermé le col de Manang, selon Jérôme Edou, le directeur de l'agence Base Camp Trekking au Népal, joint par Le Monde .fr. Le spécialiste a bon espoir que le passage soit réouvert d'ici deux ou trois jours, étant donné la demande très forte des touristes et l'intérêt des guides ou porteurs, qui « font en deux mois leur salaire de l'année » .

  • Une catastrophe « soudaine » due au cyclone Hudhud

Les randonneurs ont été surpris par les chutes de neige et les avalanches consécutives au cyclone Hudhud, qui avait touché les côtes indiennes dimanche, faisant au moins trois morts et causant d'importants dégâts matériels .

« Nous avons quitté notre hôtel de Thorong Phedi à 6 h 30 mardi matin, le personnel nous ayant dit que nous pouvions monter sans risque ». a déclaré un Américain, Max Weinstein, à l'AFP. La visibilité s'est rapidement détériorée au fur et à mesure des chutes de neige qui se renforçaient. « Nous ne pouvions plus rien voir et bientôt de grosses pierres ont commencé à tomber ». a-t-il raconté.

Le vice-président de l'Association des agences de trekking du Népal a expliqué que le pays ne possède aucun mécanisme d'alerte permettant d'avertir les randonneurs de mauvaises conditions climatiques. « Nous ne nous attendons pas à ce genre de tempête en octobre mais nous n'avons pas non plus de système d'alerte nous aidant à s'y préparer ». a expliqué Keshav Pandey.

« J'habite ici depuis vingt-cinq ans et c'est la première fois que je vois une catastrophe aussi soudaine ». a estimé de son côté Jérôme Edou. Le directeur de l'agence de trekking souligne que cette subite dégradation des conditions météorologiques a frappé « les trois massifs les plus fréquentés » et au cours de l'une des deux saisons en Himalaya – mars-avril et octobre-novembre.

Outre les chutes de neige, le cyclone a aussi fait tomber d'intenses trombes d'eau dans le centre et l'ouest du Népal, en particulier dans le district de Gorkha, où un Français de 67 ans est tombé dans une rivière mardi matin alors qu'il faisait un trekking.

  • L'Everest et l'Annapurna, deux situations diffĂ©rentes

En avril dernier, une gigantesque avalanche de séracs avait balayé les pentes de l'Everest. tuant 16 guides et entraînant le départ des expéditions. Les porteurs, appelés communément sherpas, du nom de cette ethnie népalaise dont certains sont issus, avaient alors protesté pour tenter d'obtenir de meilleures rémunérations et conditions de travail .

Entre cette contestation et les effets de la tempête, les ascensions vers le plus haut sommet du monde avaient été interrompues, malmenant le secteur du tourisme népalais. Mais pour Jérôme Edou, « la situation sur l'Annapurna n'a rien à voir avec celle de l'Everest ». « On n'est pas du tout sur des circuits d'alpinistes mais plutôt sur des circuits du même ordre que les grandes randonnées en France comme le GR20 ». précise-t-il.

Les treks dans l'Annapurna s'adressent donc à de bons marcheurs, pas forcément à des alpinistes expérimentés. Les guides et porteurs ne prennent pas les mêmes risques pour leur vie que sur l'Everest.

Dans son dernier bilan. le ministère du tourisme népalais recensait 800 000 visiteurs entrés dans le pays en 2013, dont 100 000 pour un trek en montagne.